NATURE OUTDOOR

5 raisons de randonner dans le Beaufortain

Entouré du massif du Mont-Blanc, des Aravis et des sommets de la Tarentaise, le Beaufortain est un territoire plus confidentiel et intime, pourtant connu des randonneurs exigeants pour son extraordinaire diversité. Une nature préservée, de l'eau en abondance et un pastoralisme bien vivant s'y conjuguent à merveille pour révéler toutes les richesses de la Montagne avec un M majuscule.

1. Un inventaire de paysages montagnards

Le Beaufortain, c’est un véritable livre à ciel ouvert de l’histoire géologique alpine. On en tourne les pages en cheminant à travers le massif, surpris par la grande variété des milieux et des paysages. A l’ouest, l’histoire prend forme sur des pentes douces et boisées, qui courent jusqu’au plateau des Saisies. Déjà, le Mont-Blanc s’impose à l’arrière-plan et ne lâche plus le randonneur. A l’est, les paysages se cabrent et s’habillent de couleurs minérales. C’est le règne des pointes, des dents et des aiguilles. C’est le théâtre de la Pierra Menta, ce drôle de caillou qu’ont dit posé sur la crête après que Gargantua eût envoyé valdinguer un morceau des Aravis. Au loin brillent les glaciers de la Vanoise, et déjà les sommets de la Lauzière. Au sud, les chemins dégringolent le long de cette bastille imprenable, jusqu’à la Combe de Savoie.
Lire et comprendre ces paysages exceptionnels, c’est aussi le but de l’association Beaufortain Géo Découvertes. Elle organise tous les deux ans des rencontres, sous le nom de Géofestival, afin de sensibiliser le grand public à la richesse de nos paysages dans les massifs alpins. A travers conférences, expositions et géo-randos, chacun peut devenir lecteur expert du paysage. Initialement prévu en 2020, le Géofestival est reporté à l’été 2021 pour raisons sanitaires !

2. Des balades sous le signe de l’eau

Le Beaufortain, c’est aussi une histoire d’eau. En rus, ruisseaux ou torrents, dans les lacs d’altitude ou les lacs de barrages, elle coule, cascade et tourbillonne un peu partout, semant derrière elle des notes cristallines. Une ressource si abondante qu’elle a fini par intéresser les producteurs d’énergie, qui équipèrent les cours d’eau dès la fin du 19ème siècle pour la « houille blanche », ou l’hydro-électricité. Avant que soient construits les 4 grands barrages du Beaufortain. La Girotte, le premier, fut aménagé sur le site d’un lac naturel, surélevé grâce à un jeu de voûtes en béton. L’eau du glacier de Tré-la-Tête, dans le massif du Mont-Blanc, y est conduite, expliquant la couleur « bleu glacier » du lac de retenue. Plus tard ont été aménagés les 3 barrages jumeaux : Roselend, la Gittaz et Saint-Guérin, un ensemble colossal capable de stocker 215 millions de m3 d’eau. Mais ce que retient le randonneur, c’est surtout la beauté de ces lacs de retenue, aujourd’hui si bien intégrés au paysage qu’ils font partie de l’identité du Beaufortain.
A l’ombre de ces géants artificiels, il ne faudrait pas omettre les lacs naturels. Des lacs dont le nom seul est une invitation au crapahut : Lac des Fées, Lac d’Amour, Lacs de Lavouet, Lacs de la Tempête…

Barrage de la Girotte (haut), Lac des Fées (bas), Lac de Roselend (droite)

3. Une montagne habitée

Quatre communes se répartissent le territoire : Queige, Villard-sur-Doron, Arêches-Beaufort et Hauteluce-Les Saisies. Au-dessus des bourgs, une myriade de hameaux s’accrochent à la pente. Plus haut, ce sont les chalets de « remue », ces chalets que les éleveurs occupent pendant la saison d’estive des troupeaux. Et dans les alpages, le son des cloches qui nous avertit de la présence d’un troupeau; des vaches que l’on préfère de race Tarine côté Beaufort, de race Abondance dans la vallée d’Hauteluce, mais qui sont bien les reines de l’alpage de toutes parts.

Le Beaufortain est tout l’inverse d’une vallée rude que les habitants auraient déserté. C’est une montagne vivante et habitée, où les hommes ont su s’installer durablement, dans un équilibre pérenne entre activité économique et préservation de l’environnement. Un « pays », comme l’on disait autrefois, que le tourisme n’a pas dénaturé.

4. Un réseau de randonnée exemplaire

Si le randonneur espère des paysages à couper le souffle, une nature intacte, un accueil convivial, il attend surtout un réseau de sentiers irréprochable. Ici, la collectivité s’est emparée du sujet pour construire une offre qui atteint aujourd’hui 550 km d’itinéraires. Le réseau de sentiers est balisé selon la charte départementale, entretenu tout l’été. Divers documents de randonnée sont proposés : de la carte des randonnées, qui indique l’ensemble des sentiers, au topoguide « Balades en Beaufortain », parfait assistant pour la randonnée familial, en passant par le topoguide « Tour du Beaufortain » édité par la Fédération Française de Randonnée Pédestre. Sans omettre la nouveauté numérique : l’appli Traces Alpines, qui offre un géoguidage vocal et visuel sur une large sélection d’itinéraires.

5. Parce qu’il faut croire Roger Frison-Roche

Pour finir, laissons la parole à l’écrivain-alpiniste-explorateur Roger Frison-Roche (*), qui sut mieux que tout autre traduire en mots son Beaufortain :

« Il restera terre d’accueil pour tous ceux qui recherchent la pureté montagnarde des matins d’autrefois, la beauté des forêts, la faune, la flore, les eaux et les rocs, et qui feront ainsi un retour aux sources du passé, parmi une population enracinée depuis plus de deux mille ans sur les mêmes versants de l’ombre et du soleil, de la vallée la plus préservée des Alpes. » (préface à « Le Beaufortain d’Autrefois », A. Mermier, 1993)

* (1906-1999) Auteur entre autres de « Premier de Cordée », « La Grande Crevasse », « Retour à la Montagne », « Le Versant du Soleil »

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