Des alpagas en Beaufortain
C'est en novembre 2018 que Céline et Thomas ont posé leurs valises au hameau du Pêchard, à quelques virages de Beaufort. Accompagnés de leurs deux chiens, d'une poule, de sept alpagas et d'un lama ! Un pari un peu fou, relevé avec sourire et décontraction par ce couple tombé sous le charme de l'alpaga.
Un projet de vie… trouvé par hasard
Si Céline et Thomas ont pour projet de s’installer à la montagne et de proposer des gîtes à des hôtes de passage, l’élevage d’alpagas n’est pas au programme. Il faut une rencontre avec Catherine Bochaton, éleveuse installée en Haute-Savoie depuis 1994, et la découverte de cet animal qui les fascine aussitôt. Ils se laissent séduire par l’idée d’associer gîte et ferme, hôtes et alpagas, tourisme et nature. Le projet prend des formes claires. Mais la quête d’un lieu réunissant corps de ferme et terrain agricole s’avère plus difficile que prévu. Dans les montagnes, on cède ses terres avec réticence, peut-être plus encore lorsqu’on entend prononcer le nom « alpaga ». C’est finalement dans le Beaufortain qu’ils trouveront leur bonheur : une ferme datant de 1841, dotée d’1,3 hectare de terrain attenant, et offrant une vue panoramique sur la vallée. Pour couronner le tout, la ferme appartînt à la grand-mère de Roger Frison-Roche, l’écrivain-alpiniste-idole locale, et il se dit qu’il aurait écrit ici l’essentiel de « Versant du Soleil », son roman autobiographique. Le projet prend son envol et le Beaufortain découvre dans ses alpages… des alpagas !
L’alpaga
Tout d’abord, rappelons une évidence : cet alpaga a une bouille irrésistible avec ses yeux doux, coiffés d’une touffe de toison non tondue pour le protéger du soleil. Sa laine semble encore plus douce sur sa peau qu’une fois filée et mise en pelote. Il se déplace toujours en groupe, protégé par un jeune lama qui est ici à titre de gardien du troupeau, et accessoirement suivi d’une poule qui se plaît en sa compagnie. Comme tout camélidé, il a une consommation en fourrage et en eau très réduite. Enfin, il s’exprime mezzo voce à coup de « Mmmmh », quasi imperceptibles si vous n’êtes pas tout proches. Ses humeurs « cracheuses » sont très rares et se manifestent surtout dans les cas de conflit entre congénères. Sa palette de couleurs va de l’ivoire au dark brown, en passant par le beige, le fauve… ce qui permet de commercialiser la laine dans des teintes naturelles et pourtant profondes. Originaires des hauts plateaux andins, il est parfaitement adapté aux larges amplitudes de température et pourrait passer l’hiver au pré, si la pente abrupte ne le plaçait pas sous le risque de glissements de neige.
L’alpaga adore se faire tondre ! Et ça tombe bien, les tricoteuses adorent sa laine, à la fois douce et résistante. Aujourd’hui, le défi pour les éleveurs français est de constituer une filière de traitement de la laine en France, pour éviter de confier leurs précieuses toisons à des filatures belges ou italiennes. Lavage en Provence, cardage en Alsace et mise en cônes à Castres : la filière a du mal à s’organiser mais c’est un début. Des concours d’alpagas, permettant de valoriser la qualité de la laine produite à travers la sélection des individus, sont aussi organisés.
Les visites
Bonne nouvelle : on peut aller à la rencontre des alpagas. Céline et Thomas proposent des visites sur demande, qui vous permettront d’approcher les animaux dans leur cadre de vie et de découvrir les créations de Céline en laine d’alpaga. D’ici quelques mois, ils espèrent aussi accueillir des hôtes en séjour, après rénovation du 1er étage de la ferme.
Réservations par téléphone au 06 64 74 38 71 .
Les Alpagas du Beaufortain
2527 route le Versant du Soleil
Beaufort
Attention : ne vous fiez pas aux indications de votre GPS pour rallier le Pêchard ! Suivez la route en direction de Roselend, tournez à gauche en direction des Curtillets, traversez le village des Curtillets puis tournez à droite direction les Villes Dessus. La ferme Versant du Soleil se trouve sur la gauche.