OUTDOOR

Tour du Beaufortain : un condensé de montagne

C'est un incontournable de la grande randonnée, celui que tout marcheur amoureux de montagne rêve d'épingler à son palmarès. Entre alpages verdoyants, lacs d'altitude, cols escarpés et vallées taillées par d'anciens glaciers, il concentre à lui seul toute la diversité et la majesté des paysages alpins. Un GR de Pays qui étanchera, à coup sûr, votre soif de trekking et de grands espaces.

Le lac et le refuge de Presset avec la Pierra Menta et le roc de la Charbonnière derrière sous la pleine lune.

Le Beaufortain, terre vivante de randonnée

« – Si tu continues à faire des bêtises, je te renvoie à Beaufort ! Et à cette idée, j’étais tout-à-coup très heureux« , raconte Roger Frison-Roche dans Les Versants du Soleil. Si le célèbre guide-écrivain a tant célébré le Beaufortain, c’est sans doute parce qu’il fut le théâtre de ses souvenirs d’enfance. Mais aussi parce que le massif exerce une véritable fascination sur ceux qui l’ont arpenté.

« C’est un territoire sauvage mais malgré tout un massif vivant, témoigne Matthieu Denelle, accompagnateur sur le Tour du Beaufortain. Nature et vie pastorale cohabitent paisiblement« . Lorsqu’on le parcourt, impossible d’en douter : le Beaufortain est une terre d’alpage et de traditions pastorales. Vous y croiserez de nombreux troupeaux de vaches. Principalement des Tarine, petites vaches de montagne à la robe noisette, sur le secteur de Beaufort et d’Arêches-Beaufort. Plus nettement de race Abondance dans la vallée d’Hauteluce et sur le plateau des Saisies. Rappelons que, si ces troupeaux à l’estive accompagnent nos pas de randonneur, il est important de respecter les chalets, parcs et prairies de pâture, qui sont essentiels au travail des éleveurs et à la production de beaufort. On sera donc attentifs à rester sur le sentier et à bien utiliser les portillons de passage lorsqu’une traversée de pâture s’impose.

Se lancer dans le Tour du Beaufortain

Quel niveau sportif ?

Comme vous l’imaginez, une randonnée en itinérance de 140 km et 6.000 m de dénivelé ne se prépare pas à la légère. Mais Matthieu Denelle nous rassure : « C’est un Trek idéal pour découvrir la randonnée en itinérance. Les étapes ne sont ni trop courtes, ni trop longues et les difficultés techniques peuvent être contournées en cas de problèmes (météo capricieuse, fatigue passagère…). La principale difficulté réside dans l’accumulation de jours de marche, ce qui nécessite une préparation en endurance, mais rien d’insurmontable”.

Un minimum d’organisation

Autre élément qui devrait rassurer les moins expérimentés : le Tour du Beaufortain est jalonné de refuges. Chalets d’altitude, ferme blottie dans les alpages ou chambres d’hôtes aux abords des villages, ils sont nombreux à accueillir les randonneurs, pour la plupart de début juin à fin septembre. Parmi les plus emblématiques du Tour : le refuge de Presset, posé au bord du lac du même nom et veillé par la Pierra Menta. Enflammé par le coucher du soleil, ou sous une voûte d’étoiles, il est le spot photo incontournable du Tour du Beaufortain.

Au refuge de l’Econdu, sur la route du Cormet d’Arêches, Brigitte Vorger s’est installée depuis 6 ans. « J’ai toujours eu envie de reprendre un refuge. J’attendais juste l’occasion de le faire dans le Beaufortain« . Ici se retrouvent des marcheurs, trailers ou vététistes, mais tout de même « 80% de randonneurs en itinérance estime Brigitte. Et la fréquentation ne cesse de progresser, preuve que la randonnée au long cours attire un public toujours plus large« . Un public qu’elle gâte de productions locales, pour le plus grand bonheur des gourmands : « Le fromage vient d’une ferme à moins d’un kilomètre du refuge. La viande, les fruits et légumes viennent du magasin local de producteurs, Croc Local. Et c’est Aurore, du Pain d’Aurore, qui fabrique nos pains d’alpage dans le village du Bersend, à côté de Beaufort« . Une table presque 100% locavore à 1.884m d’altitude, on ne peut que saluer l’initiative et se régaler !

Pour éviter toute déconvenue et assurer une randonnée fluide, il est vivement conseillé de réserver les refuges à l’avance.

Avec quel équipement ?

Indispensables aux heures de marche et aux terrains accidentés qui vous attendent : de bonnes chaussures de randonnée. Si vous prenez le départ au printemps, il peut être utile d’ajouter une paire de crampons qui faciliteront le passage des zones enneigées, notamment sur les cols les plus hauts. Les vêtements seront adaptés aux conditions changeantes, et parfois surprenantes, de la montagne. La technique du triple couche a largement fait ses preuves : un tee-shirt respirant en première couche, une veste chaude en polaire ou softshell pour la seconde couche, un vêtement imperméable en troisième couche. Pensez aussi à la cape imperméable qui gardera votre sac au sec. Enfin un sac de couchage ou un sac de coton, une lampe frontale seront nécessaires pour les nuitées en refuge.

Si vous optez pour la randonnée en autonomie, sachez qu’une réglementation particulière s’applique au bivouac. Il est possible de bivouaquer, à l’exception des zones situées autour des lacs, des retenues électriques et des plans d’eau naturels dans un périmètre de 100 mètres autour de ces derniers. Les feux de camp n’y sont pas autorisés. Et il est impératif d’emporter les déchets au démontage du bivouac.

Quel itinéraire choisir ?

L’itinéraire dit « classique » du Tour du Beaufortain propose une boucle en sept étapes au départ du village de Queige. Il est parfaitement détaillé dans le Topoguide « GRP Tour du Beaufortain », disponible sur le site de de la Fédération Française de Randonnée Pédestre mais aussi auprès des offices de tourisme du massif. Le Topoguide propose également des variantes, avec des entrées dans le massif différentes, ou des parcours plus condensés. On pourra opter pour une boucle de 3 jours si on ne veut pas s’engager dans une randonnée au long cours.

Le tracé classique offre une grande variété de milieux : de la forêt de Queige, aux grands plateaux d’altitude, des vallons glaciaires aux crêtes minérales, toute la panoplie des paysages montagnards se dévoile au fil des pas. S’il fallait choisir ? Matthieu Denelle met fin au débat : « Rien n’est à jeter ! Tous les secteurs fascinent les randonneurs dans le Beaufortain. Chacun affectionne un secteur différent en fonction de sa sensibilité, de la fatigue et des conditions rencontrées… Pour ma part j’aime les secteurs les plus sauvages, combe de la Neuva, col de la Gittaz…« .

On vous attend l’été prochain sur le Tour du Beaufortain ?

Préparez votre Tour du Beaufortain

Topoguide « GRP® Tour du Beaufortain » disponible ici.

Tour du Beaufortain encadré : Matthieu Denelle, randobeaufortain.fr, 06 20 42 22 63.

Brigitte Vorger, gardienne du refuge de l’Econdu, refuge-econdu.com.

Plusieurs agences proposent le Tour du Beaufortain en liberté, avec roadbook, réservation des refuges et portage des bagages en option : Allibert Trekking, La Balaguère, Espace Evasion, Altitude Mont-Blanc.

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