TRADITIONS

Le chalet du Beaufortain : intelligent et adapté

Le chalet traditionnel de montagne séduit et interroge. Souvent accroché à la pente, tantôt regroupé en hameau, tantôt dispersé au large des alpages, il aimante le regard aussi sûrement qu'un château en Val de Loire ! S'il évoque aujourd'hui des images de séjour douillet au coin du feu, il fut pour des générations de Beaufortains le refuge indispensable où se mêlaient activité agricole et vie familiale. Petit tour du propriétaire...

Dans la pente mais à l’abri

Ce fut sans doute l’une des préoccupations majeures des premiers habitants du Beaufortain. Comment implanter son habitat malgré les fortes pentes boisées, tout en tenant la maison à l’abri des caprices naturels (avalanches, glissements de terrain, débordements de cours d’eau) ? Les bourgs tels que Villard-sur-Doron, Beaufort et Arêches ou Hauteluce, ont naturellement prospéré sur les terrains de fond de vallée aplanis par l’érosion. Tout autour, des maisons se regroupent sur des terres pentues mais hospitalières, formant une constellation de hameaux.

L’autre caractéristique de cet habitat, c’est son éclatement en plusieurs unités. Dans le village se trouvent la maison principale et ses constructions annexes : grenier, garde-lait parfois grange secondaire. En altitude, l’habitat temporaire est utilisé lors des estives. L’ensemble compose un bâti adapté à la fois à l’activité d’élevage et à la topographie du terrain.

Chalets et grenier (appelée mazot) traditionnels sur les pentes du Beaufortain

Tout de bois vêtu

Le « chalet » désigne l’habitat de montagne en général, mais ici, on préfère parler de maison, à laquelle on accolait le nom du lieu ou celui du propriétaire.

De forme trapue, la maison s’élève sur deux à trois niveaux : une base en pierre enduite, qui accueille l’étable et l’habitat familial. Une partie haute en bois dédiée au stockage du foin. Les murs sont construits par empilage de troncs équarris, assemblés à mi-bois aux angles du bâtiment. Certaines constructions, plus rares, usent de la technique « à colonnes » : des poteaux rainurés entre lesquels sont insérés des panneaux ou planches de bois. Grâce à la pente dans laquelle elle s’inscrit, la maison offre un double accès. A l’amont une large porte ouvre sur la grange et permet de stocker facilement le foin. A l’aval deux portes sont ménagées pour accéder à l’étable et à l’habitation.

En façade principale courent une, voire deux galeries. La galerie inférieure sert aux déplacements des habitants. La galerie supérieure, appelée « solaret » et partiellement fermée, permet de sécher le foin ou de stocker une partie des produits du potager.

La toiture, largement débordante pour protéger les galeries et les abords de la maison, vient coiffer le bâti. Elle se couvre le plus souvent de lauzes (pierres grossièrement taillées et posées à recouvrement) ou d’ancelles, des tuiles de bois fendu.

A l’intérieur

Intéressons-nous à l’espace intérieur. La grange occupe la majorité de l’espace. Elle permet de stocker les grandes quantités d’herbe nécessaires à l’alimentation du bétail pendant l’hiver. L’habitat familial, au choix, se partage l’espace du rez-de-chaussée avec l’étable, ou se superpose à celle-ci. Situation idéale pour les habitants qui bénéficiaient ainsi de la chaleur naturelle des bêtes.

Les hommes voient pourtant leur espace à vivre réduit à l’essentiel. Deux pièces suffisent à leurs besoins : la majon, pièce avec cheminée servant de séjour et de chambre à la belle saison ; et le pêle, pièce au confort amélioré par la présence d’un poêle en fonte, utilisée comme cuisine et chambre d’hiver.

A proximité de la maison, un grenier garde sous clé tous les biens de la famille : céréales, salaisons, cloches, bijoux et habits de fête. Construits la plupart du temps en bois sur toute la hauteur, ils sont particulièrement bien représentés dans le Beaufortain.

Où voir la maison traditionnelle du Beaufortain ?

L’habitat traditionnel s’affiche un peu partout, mais voici quelques suggestions de villages et hameaux à découvrir :

  • la route des hameaux de Queige : Marolland, Molliessoulaz, Bonnecine
  • Boudin, hameau labellisé « site protégé », sur la route entre Arêches et le col du Pré
  • les Curtillets, les Villes-Dessous et les Villes-Dessus, charmants hameaux situés en balcon sur Beaufort
  • Hauteluce et ses hameaux qui s’égrènent le long du Dorinet, en direction du col du Joly

Le hameau des Villes-Dessus et sa chapelle Saint-Bon sur le « Versant du Soleil » au-dessus du bourg de Beaufort

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